Un RDV inattendu avec Chimamanda !

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Un RDV inattendu avec Chimamanda !

D’aucuns d’entre vous ont toujours rêvé de rencontrer leur modèle, cette personne qui vous fascine et vous influence positivement dans votre vie. Je l’appellerai mon inspiration : celle qui a réveillé la part de féminisme qui a longtemps sommeillé en moi.

Chimamanda Ngozi Adichie
Chimamanda Ngozi Adichie

Elle, c’est *Chimamanda Adichie ! Il y a quelques jours, j’avais RDV avec elle au 37 Quai Branly.

Tout commence quand cette alerte d’un évènement titré « Les débats du Monde Afrique à Paris : les femmes, avenir du continent africain » se glissa sournoisement dans ma boîte mail. Encore, un de ces éternels débats sur l’Afrique disais-je soliloquant. Curieuse, je survolais avec une légère appréhension le contenu du programme. C’est alors que mon attention se porta sur : 14h25 conversation avec Chimamanda Adichie. Ce nom avait un écho tout particulier en moi. Surprise, étonnée, je restais là prise d’une soudaine catalepsie. Quoi !? Chimamanda à Paris en même temps que moi. Impossible pour moi de ne pas aller la voir. Non, je ne manquerais en aucun cas ce RDV volé.

#LMAParis2016
#LMAParis2016

Après avoir déplacé quelques montagnes, ce mardi 14h tapant, je me retrouvais là assise dans cette salle tamisée du 37 Quai Branly. En attendant Chimamanda, le temps me parut une éternité même bercée par la voix douce de la chanteuse camerounaise Patricia Essong.

Patricia Essong entourée de sa troupe
Patricia Essong #LMAParis2016

14h30 : elle était là, faisant son entrée sous les acclamations d’une foule d’admirateur. Ce que j’ai vécu à ce moment, était au-delà de la compréhension. L’instant était parfait. C’est le seul mot qui me vient à l’esprit. Rien à ajouter à cette perfection sans la détériorer, s’en s’éloigner et finalement la perdre.

La conversation avec la journaliste du Monde, Sylvie Kauffmann commenca enfin. Elle porta sur des sujets divers et variés. Sur Formation de Béyoncé, sur les cheveux de Michelle Obama, sur la présidentielle aux USA. J’avoue que j’ai été un tantinet déçu par la tournure de la conversation qui s’éloignait de l’essence même de la rencontre. Il a fallu attendre la séance des questions de l’auditoire pour que je retrouve la Chimamanda volubile et loquace.

Deux personnes du public m’ont littéralement séduit. Ce jeune homme comorien qui demandait à Chimamanda quels conseils pouvait-elle donner à cette nouvelle génération de filles. Attention, je le cite : « Chez nous, aux Comores, on ne naît pas Hommes, on le devient. Et ce sont les femmes africaines qui contribuent elles-mêmes à entretenir la domination des hommes sur elles. » (Vous aurez compris le clin d’œil à Simone de Beauvoir).

© Stephan Gladieu / Banque mondiale

Ou de cette jeune fille très déterminée qui argua avec une fierté contagieuse : « Je ne comprends pas pourquoi tout le monde pense que le féminisme africain vient du féminisme occidental. Ceux qui pensent cela, oublient une chose : l’histoire africaine a été marqué par des femmes très combattives qui ont fait la fierté du continent. Je parle de nos reines, de nos amazones ou de nos résistantes. Pour moi, l’Afrique a une leçon de féminisme à donner à l’Occident. » Applaudissements ! Clap ! Clap ! Clap !

Les amazones du Dahomey
Les amazones du Dahomey

Voilà ! Conversation avec Chimamanda terminée ! Je retiendrais d’elle, outre sa grâce naturelle, sa voix à la fois douce et imposante, ces quelques bribes de mots : « La prise de pouvoir par les femmes n’est pas quelque chose d’ordinaire. Il faut la revendiquer à tout prix pour changer la donne. L’égalité de genre est un débat en cours. Avec l’implication des hommes, on peut arriver au gender equality. On peut être féministe et porter du rouge à lèvres, mettre des talons aiguilles et s’amuser. »

Kelly Rowland
Kelly Rowland

Sur ce, l’écrivaine s’engouffra vers la porte de sortie. Et moi, je restais là, assise, silencieuse, triste de ne pas avoir eu mon selfie avec elle. Pourquoi d’ailleurs ? Je me le suis demandée ! Par peur surement, de me faire rembarrer. Il faut raison garder, Chimamada est une star.

Ruminant mon échec cuisant, j’allais me diriger vers la sortie, lorsque soudain, je fus attirée par ces portraits de femmes africaines exposés le long du mur. Des femmes autonomes dont le courage et la résilience transperçaient la photographie. Elles venaient du Niger, Togo, Bénin, Ouganda, Éthiopie et avaient été immortalisé par le photographe Stéphane Gladieu qui dit d’elles : « qu’elles sont la plus grande richesse du continent, son avenir. »

© Stephan Gladieu / Banque mondiale
© Stephan Gladieu / Banque mondiale

C’est comme en apesanteur, que je quittais donc le 37 Quai Branly. Et comme pour réenchanter l’instant, je marchais le long du pont Alma respirant l’air frais de ce mardi soir. Il est inutile de vous dire qu’à ce moment précis, un bonheur indescriptible irradiait en moi. J’avais vu Chimamanda et j’allais enfin le barrer de ma wishlist. Quoique, je me promets de la revoir et cette fois-ci, en aparté. Une promesse que je glanais timidement sous le regard bienveillant de la lune naissante.

*En savoir plus, lire : Chimamanda Ngozi Adichie : « Nigériane, féministe, noire, Igbo et plus encore »

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